Une monnaie écologique pour sauver la planète

Alain Grandjean et Nicolas Dufrêne
Odile Jacob, 2020
ISBN 978-2-7381-52222-0

« Il n’y a pas d’argent magique. » Si, justement. « Le crédit bancaire n’est pas un transfert de monnaie, c’est une création de monnaie » (p. 28)

Ce livre plaide pour l’utilisation de la création monétaire, et non pas de l’investissement productif privé, capitaliste, concurrentiel, pour financer la réponse aux défis écologiques.

Deux arguments en parallèle :
  1. C’est ce qu’on a toujours fait dans les situations de crise :
    New Deal de Roosevelt
    Armement de l’Allemagne nazie par les bons MEFO
    Plan Marshal
    et j’ajoute : guerre en Ukraine.
  2. L’investissement privé est inadapté et sans espoir:
    « Bien qu’il existe des initiatives privées pour un financement durable ou pour un investissement responsable, et qu’elles tendent d’ailleurs à monter en puissance, elles demeurent limitées par la recherche de la rentabilité et contraintes par le périmètre du marché, souvent étroit et à courte vue. » (p. 120)
    « Les banques elles-mêmes n’ont que peu cherché à acquérir des titres productifs, tant étaient plus rentables les investissements sur les marchés financiers. »
    « Et l’on constate la même chose du côté des entreprises : celles-ci peuvent trouver des financements à bas coûts et des investisseurs, mais elles n’ont pas suffisamment de projets à financer. » (p. 62)

Une évidence qu’on ne rappelle jamais assez :
Comme le dit Éloi Laurent : « Le PIB est trompeur quant au bien-être économique, aveugle au bien-être humain, et muet sur la soutenabilité écologique. La croyance dans la croissance est soit une illusion, soit une mystification. » (p. 44)

Et une citation supplémentaire (De Gaulle, p. 195) : « Le marché, il a du bon. Il oblige les gens à se dégourdir, il donne une prime aux meilleurs. Mais en même temps, il fabrique des injustices, il installe des monopoles, il favorise les tricheurs. Alors ne soyez pas aveugles face au marché. Il ne faut pas imaginer qu’il réglera tout seul les problèmes. Le marché n’est pas au dessus de la nation et de l’État. C’est la nation, l’État, qui doivent surplomber le marché. »